L’OAP

 

I) définition :

C’est l’inondation brutale de l’interstitium et des alvéoles pulmonaires par un liquide d’origine plasmatique. Au départ il y a un œdème interstitiel puis dans un 2° temps l’œdème devient alvéolaire. C’est une urgence médicale ce qui doit entraîner une prise en charge rapide. Il faut faire rapidement le diagnostic et une thérapeutique rapide.

 

II) la physiopathologie :

Les mécanismes responsables d’accumulation liquidienne dans le secteur pulmonaire extra vasculaire sont de 2 types :

-          l’OAP hémodynamique

-          l’OAP lésionnel

L’OAP hémodynamique est une pression hydrostatique intra vasculaire qui va s’élever brutalement et c’est la forme la plus fréquente. Il y a une poussée des liquides vers l’extérieur des capillaires.

La paroi du capillaire reste intacte, c’est juste une augmentation de la perméabilité du capillaire. Le liquide qui sort ne contient pas les protéines plasmatiques. C’est un transsudat.

Par contre l’OAP lésionnel il y a une rupture des vaisseaux et les protéines plasmatiques passent au niveau alvéoles, c’est un exsudat.

Dans les 2 cas il y a une altération sévère de l’hématose (échange gazeux alvéolo capillaire) et l’évolution n’est pas la même.

 

Dans l’OAP hémodynamique en traitant la cause on arrive à soigner par contre dans le lésionnel même en traitant la cause il peut y avoir des complications et le pronostic est plus péjoratif.

 

III) le tableau clinique :

Ca survient brutalement et volontiers la nuit. Le patient est réveillé par une crise dyspneique intense, il est polypnéique et très angoissé. On le trouve assis au bord de son lit, les jambes pendantes (orthopnée), ses lèvres et ses extrémités sont cyanosées, il a des quintes de toux accompagnées d’expectorations mousseuses, blanches saumonées. A se stade la parole est impossible.

 

A l’auscultation on arrive à confirmer le diagnostic car on entend des râles crépitants qui remontent de la bases vers les sommets. La TA est augmentée, le cœur est rapide et parfois irrégulier. Quand on  constate un état de choc associé ça signe une gravité de l’OAP. Il faut agir vite sans attendre le résultat d’examens complémentaires. Les examens seront importants pour orienter le diagnostic étiologique.

Il faut faire :

-          Prélèvement sanguin : iono , urée, enzymes cardiaques

-          gazométrie artérielle qui donnera une indication de l’hématose car il y a une hypercapnie (détresse respiratoire) ou hypocapnie (phase de lutte)

-          ECG montre si les signes sont en faveur de IDM ou des troubles du rythme

-          La radio pulmonaire au lit (aspect opaque au niveau alvéolaire bi latéral qui sont en aile de papillon).

-          L’échocardiographie en urgence

-          On peut monter un cathéter pour mesurer la pression veineuse centrale au niveau G.

 

Le diagnostic étiologique :

La principale cause, c’est l’insuffisance ventriculaire gauche aiguë. Il y a augmentation des pressions capillaires pulmonaires et ça entraîne une libération ou fuite.

Ca peut être aussi un IDM ou une crise d’Angor instable chez un malade qui a une coronaropathie sévère.

Ca peut être aussi un IC qui arrive à un stade avancé de sa myocardiopathie et qui décompense brutalement soit à la suite d’un trouble du rythme ou suite à une mauvaise prise de traitement.

Un hypertendu mal équilibré qui fait une poussée de TA et peut faire une crise d’OAP.

Les OAP hémodynamiques avec un cœur pathologique sont appelés les OAP cardiogéniques.

 

La CAT :

C’est une urgence thérapeutique, il faut débuter le traitement rapidement avec une équipe SMUR et hospitalisé en réa ou service spécialisé.

Le traitement associe des mesures symptomatiques associées à des mesures spécifiques qui est orienté vers les facteurs déclenchant.

 

Les mesures symptomatiques :

-          O², 8 à 10 l/mn avec un masque car le débit est grand il y a moins de chance d’irriter. le patient peut être intubé ventilé

-          Mettre le patient en position assise pour éviter l’augmentation de l’inondation

-          Prendre une voie veineuse, faire le bilan sanguin et la gazométrie

-          Mettre sous scope

-          Faire un ECG

-          Radio pulmonaire

-          Donner des diurétiques pour éliminer l’eau en surcharge en IV 2 à 4 ampoules de Lasilix ou Burinex

-          Dérivé nitré (trinitrine IV ou lénitral) avec seringue électrique en surveillant la TA et de l’hémodynamique car c’est vaso dilatateur donc il y a un risque d’hypotension.

-          Faire le traitement anticoagulant en systématique

-          Dobutrex et Dopamine (cardiotonique)

-          Une diurèse horaire est mise en place pour surveiller la fonction rénale car c’est l’un des premiers organes qui sont atteint par des troubles de l’hémodynamique.

 

Les mesures spécifiques peuvent être soit pour traiter une poussée HTA donc donner des anti hypertenseurs en seringue électrique le Loxen.

Il peut y avoir une fibrillation auriculaire ou ventriculaire donc traitement des Digitalic et choc électrique externe.

Si IDM le traitement est soit une fibrinolyse ou une angioplastie.

Chez quelqu’un de jeune ça peut aller jusqu’à la greffe cardiaque.