LE CHOC CARDIOGENIQUE

 

I) définition :

Le choc cardiogénique correspond à l’incapacité du cœur, en raison d’une défaillance de sa fonction pompe à assurer une perfusion tissulaire suffisante pour maintenir les besoins métaboliques de repos.

C’est une défaillance circulatoire aiguë d’installation rapide en quelques minutes à quelques heures et d’évolution également rapide. Ce n’est pas chronique. C’est une défaillance circulatoire périphérique généralisée touchant toutes les circulations locales de tous les organes. (Les 1° organes à être touchés sont la peau d’abord puis le rein, le foie, les intestins, les derniers étant le cerveau et les coronaires).

Cet état de choc cardiogénique par défaillance circulatoire entraîne une souffrance de tous les organes avec développement des métabolismes anaérobies (acidose lactique, hypoxie cellulaire, hyper production de CO²) aboutissant à une altération du fonctionnement de la cellule avec possibilité à terme de mort cellulaire.

 

II) hémodynamique du choc :

Dans le choc cardiogénique, le phénomène majeur c’est la chute du débit cardiaque : il s’agit d’un choc hypokinétique.

Ce débit cardiaque dépend de la précharge qui est égale à la volémie qui va remplir le VD et l’inotropisme de la pompe cardiaque et de la post charge qui est la force que va trouver le VG qui vaut les résistances vasculaires systémiques.

L’élément qui va entraîner une chute du débit cardiaque c’est l’inotropisme de la pompe cardiaque (défaillance).

La réponse de l’organisme entraînera une décharge adrénergique intense par libération de cathécholamines. Cette réaction adrénergique va entraîner une vaso constriction majeure de la majorité des organes sauf le cœur et le cerveau qui seront touché en dernier de façon à maintenir un débit circulatoire efficace.

En clinique au point de vue hémodynamique le choc cardiogénique se caractérise par la baisse du débit cardiaque et baisse de la PA moyenne, augmentation des résistances vasculaires.

 

III) les signes cliniques :

Ils sont communs à tous les états de choc :

Les signes généraux :

·         Patients anxieux, angoissé, agités, dyspneique, présentant une sensation de soif importante et un état de malaise général, le patient respire vite.

·         Des signes cutanés qui sont très importants, qui résultent de la vaso constriction avec pâleurs des téguments des extrémités froides, sueurs froides diffuses, cyanose des extrémités, marbrures violacées au niveau des MI et de l’abdomen avec ralentissement du remplissage capillaire (c’est le temps de recoloration après avoir appuyé sur la peau.

·         La TA indique une hypotension avec une différentielle pincée, une tachycardie avec un pouls faible et filant.

·         Les signes rénaux : oligurie si diurèse inférieure à 25cc/h et anurie si inférieure à 15cc/h.

·         Des signes neuropsychique avec agitation, obnubilation, confusion.

 

Les examens biologiques :

·         Gazométrie va montrer l’état d’acidose métabolique avec production d’acide lactique. Une hyperkaliémie et une altération de la coagulation (thrombopénie) CIVD.

 

Les signes spécifiques de l’état de choc cardiogénique :

C’est l’étiologie de la défaillance cardiaque et pour la majeure partie des cas la cause principale c’est l’IDM étendue au myocarde.

·         Dans IDM l’état de choc s’installe dans 15% des cas du à soit une nécrose étendue massive myocardique ou à une complication de l’IDM qui est la rupture des piliers des valves aortiques ou mitrales entraînant un dysfonctionnement d’une valve, (l’endocardite peut en être aussi la cause) et ceci entraîne une insuffisance aortique ou mitrale aiguë.

·         C’est aussi l’embolie pulmonaire massive

·         C’est la tamponnade cardiaque par un épanchement abondant et brutal.

 

IV) les examens paracliniques :

·         ECG

·         Mesure de la PVC (elle indique la pression de remplissage du VD, il va mesurer la précharge). Dans le cadre du choc cardiogénique, la PVC peut être augmentée (la normale étant de 0 à 10 cm d'eau). C’est la répétition des mesures qui va donner son importance. Lorsque l’origine du choc se situe au niveau du VD c’est une embolie pulmonaire massive ou quand il y a un obstacle global du remplissage du cœur (tamponnade). Dans le cas d’un infarctus lié au VG la PVC sera normale.

·         Les examens plus spécifiques :

Le cathétérisme droit avec un cathéter de Swann Ganz pour aller jusqu’au capillaire pulmonaire en passant par l’artère pulmonaire pour mesurer les pressions des capillaires pulmonaires (PCP). Actuellement on voit plus le PAPO qui est au niveau du cœur G la pression d’occlusion de l’artère pulmonaire.

Il y a l’échographie cardiaque qui est un examen non invasif

Il permet d’indiquer les volumes donc l’état de fonctionnement des ventricules, il permet de calculer le débit cardiaque et les résistances vasculaires systémiques. C’est important pour suivre l’évolution du traitement.

Les valeurs du débit cardiaque sont de 5l/mn. L’index cardiaque est plus précis il permet de calculer le débit cardiaque ramené à la surface corporelle.

Le débit cardiaque est calculé par une mesure électronique de la sonde de Swann Ganz par thermo dilution.

Il y a aussi un examen par calcul de la pression artérielle par voie sanglante (au niveau du bras, pose d’un cathéter spécifique)

 

V) le traitement symptomatique :

·         O² au patient par sonde ou masque au mieux si non c’est l’intubation et la ventilation.

·         Traitement par amines sympathicomimétiques (ex Dobutrex, Dopamine) on recherche à augmenter l’inotropisme du myocarde en limitant une vaso constriction. La posologie du Dopa Dobu se calcule en g /kg/mn Il y a des risques de tachycardie ce qui n’est pas bon d’où l’intérêt de l’association Dobutrex et Dopamine. Egalement on associe des dérivés nitrés.

 

Le traitement étiologique du choc cardiogénique :

C’est le traitement de l’infarctus, de l’embolie…(revoir les cours de cardio).