LES PHOBIES

 

I) généralités :

Le mot phobie vient de Phobos = crainte soudaine, effroi

Qui vient de Phénomai = action de fuir, fuite due à la panique

 

Les phobies sont des peurs irrationnelles. L’anxiété occupe une place centrale dans le trouble phobique. Eléments caractérisent le trouble phobique.

·         l’objet ou la situation phobogène qui permet de différencier les 3 grands groupes de troubles phobiques :

-          phobie simple ou spécifique

-          phobie sociale

-          agoraphobie

·         les manifestations anxieuses systématiques lors de l’exposition

·         L’existence d’objet ou de conduites contraphobiques, d’évitement ou de réassurance qui permettent de lutter plus ou moins efficacement contre l’anxiété anticipatoire.

·         La gêne au fonctionnement social du patient.

 

II) l’agoraphobie :

C’est la peur de se retrouver dans des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile de s’échapper ou dans lequel le sujet ne pourrait pas trouver de secours en cas de survenue brutale de symptômes pouvant l’embarrasser ou le priver de ses moyens.

Il y a une évolution dans la définition de l’agoraphobie car cela touche également ceux qui ont peur de monter dans un autobus ou faire un trajet en voiture ou rouler sur un pont…

 

Epidémiologie :

Une prédominance féminine dans 2/3 des cas.

Apparition des troubles vers 15, 33 ans

Dans un milieu socio culturel peu élevé

Apparition lors d’un événement de la vie : exposition à un traumatisme psychologique hors du domicile

Anxiété de séparation dans l’enfance ( ?)

Les antécédents familiaux d’agoraphobie

Personnalité pré morbide décrite comme marquée par la dépendance excessive, passivité, la suggestibilité.

 

Les aspects cliniques :

C’est un début brutal sur quelques heures ou progressivement sur des semaines voire des années, après une phase prodromique marquée par une vague d’anxiété intermittente.

 

Il y a 2 types de symptômes :

1)       les troubles phobiques spécifiques :

Ce sont des peurs situationnelles :

-          peurs de quitter son domicile

-          d’être enfermé dans un endroit public

-          de voyager dans les transports en commun

-          de parler, de rougir, de trembler

Cette situation phobogène entraîne une crise de panique se traduisant par des manifestations somatiques et cognitives (la pensée de peur de devenir fou, de perdre le contrôle de soi)

 

2)       les symptômes non spécifiques :

·         des troubles anxieux généralisés constant ou fluctuant

·         des attaques de panique spontanées dont la fréquence est variable

·         des états dépressifs majeurs

·         Des symptômes de dépersonnalisation dont la fréquence est également diversement appréciée.

·         Complications évolutives principales : les conduites addictives (alcoolisme et abus médicamenteux)

 

III) la phobie sociale :

C’est la peur persistante d’une ou plusieurs situations dans lesquelles le sujet est exposé à l’éventuelle observation attentive d’autrui et dans lesquelles il craint d’agir de façon humiliante ou embarrassante.

Ex : la peur de parler en public, de manger en présence d’autrui, d’utiliser les toilettes publiques, de trembler, de rougir.

 

La distinction entre la phobie sociale et l’agoraphobie n’est pas toujours évidente : les phobies sociales graves peuvent entraîner des conduites d’évitement invalidantes et conduire à un isolement social presque total.

 

Les aspects cliniques :

·         troubles évoluants sur plusieurs années

·         pas de facteurs précipitants évidents (parfois réaction émotionnelle excessive)

·         demande d’aide lorsque le handicap au travail ou au collègue devient trop invalidant

·         L’évolution est plutôt chronique sans véritable rémission.

·         Complications évolutives : dépression et conduites addictives (alcool)

 

IV) les phobies simples :

Elles sont limitées à un objet ou une situation phobogène très spécifiques :

·         animaux

·         sang

·         soins dentaires

·         orage

 

Ces phobies sont plus courantes chez la femme et ne sont pas accompagnées de signes associés tels que l’anxiété généralisée, l’attaque de panique spontanée ou la dépression.

L’évolution est non fluctuante.

 

Le schéma thérapeutique des troubles phobiques :

a)       traitement de l’agoraphobie :

·         traitement pharmacologique :

-          antidépresseur : tricycliques et IRSR (inhibiteur de la re-capture de la sérotonine) ex Prozac*

-          anxiolytique notamment (Xanax*)

·         traitement psychologique :

Il est essentiellement en exposition in vivo progressive avec l’aide de personnes appartenant à l’entourage du patient. On peut associer une approche cognitiviste fondées sur la restructuration cognitive et des contrôles respiratoires.

 

b)       le traitement des phobies sociales :

·         traitement médicamenteux :

Idem à l’agoraphobie.

L’effet anti trac des bêta bloquants est utilisé parfois.

·         traitement psychologique :

Techniques d’affirmation de soi et de relaxation.

 

c) le traitement des phobies simples :

Sont les thérapies comportementales pratiquement exclusives, les traitements médicamenteux s’avérant le plus souvent décevants.