LES TROUBLES OBSESSIONNELLES COMPULSIFS OU TOC

 

 

A)      épidémiologie :

 

·         Prévalence de 2 à 3% dans la population générale sur la vie entière.

·         Le sexe ratio  est voisin de 1

·          L’âge moyen du début est de 23 ans. La 1° consultation se situe en moyenne 8 à 10 ans après le début des troubles.

·         Facteurs sociaux indifférents

·         Facteurs intellectuels non déterminants

·         Les facteurs génétiques sont à l’étude (méthode des jumeaux et étude de famille)

·         La personnalité pré morbide : 3 types ont été décrits

-          le caractère anal (ordre, parcimonie, obstination) FREUD

-          le caractère psychasthénique (aboulie, irrésolu, timide, inquiet, non combatif) JANET

-          la personnalité anankastique (inquiet, hypercorrecte, voire rigide, minutieux, soigneux, pédant) SCHNEIDER

Le DSMIV individualise une personnalité obsessionnelle alors que l’ICD 10 décrit la personnalité anankastique.

 

Etude clinique :

 

1)       mode de début :

-          souvent graduel, progressifs

-          Des facteurs précipitants sont possibles : naissance, responsabilité nouvelle, décès

 

2)       signes cliniques :

 

·         obsessions :

C’est une pensée qui s’impose aux sujets et qui est ressenties comme intrusive et inapropriée

Il y a 4 points essentiels :

-          caractère intrusif

-          l’attribution interne qui la différencie de l’idée délirante

-          la difficulté de contrôle

-          la critique

Il y a 3 types d’obsessions :

 

- l’obsession idéative :

C’est l’intrusion répétitive d’idées, de mots, d’images mentales (généralement de nature obscène ou absurde) ou la rumination incoercible de problèmes métaphysiques.

 

            - obsession phobique :

C’est la crainte obsédante concernant une maladie précise (cancer, sida), la souillure (excrément, produits toxiques), la contamination en général (microbes, saleté, pollution)

La crainte angoissante existe même en l’absence de l’objet ou de la situation redoutée.

 

            - obsessions impulsives ou phobies impulsives :

C’est la crainte angoissante d’être amené de façon irrésistible et contre sa volonté à commettre un acte ridicule immoral agressif : comme écrire une obscénité en signant un chèque, se jeter sous le métro ou y pousser quelqu’un.

La lutte anxieuse est importante, mais l’acte n’est jamais réalisé, tout au plus ébauché.


 

·         les compulsions :

Ce sont des actes répétitifs auxquels le sujet se sent contraint, dont il reconnaît le caractère absurde mais qu’il ne peut s’empêcher d’accomplir sous peine de malaise ou d’angoisse.

Ce sont des rituels :

- ils peuvent être intérieurs, purement cognitif : effectuer une série de calculs mentaux compliqués.

            - le plus souvent les rituels sont extériorisés consistant en lavage, nettoyage, vérification, répétitions, arrangements.

 

Les regroupements syndromiques :

·         Ceux qui se lavent : début rapide, souvent des femmes, bonnes réponses aux TCC

·         Les vérificateurs : début généralement progressif, plus souvent des hommes, qui doutent de leurs perceptions. Incertitudes, indécision au premier plan.

·         Ceux qui ruminent : peu ou pas de rituels visibles. Esprit perpétuellement agité de doutes de ratiocination.

 

Les troubles associés et les problèmes connexes :

·         les TOC et le syndrome de Gilles de la Tourettes :

L’association est souvent fréquente entre les TOC et SGT (tics moteurs multiples et tics vocaux) car il y a un sentiment de contraintes dans les 2 cas.

 

·         TOC et autres troubles anxieux :

Comorbidité élevée avec trouble panique, phobie sociale, phobie simple.

 

·         TOC et dépression :

La dépression est la complication la plus fréquente de la névrose obsessionnelle.

Il existe des relations cliniques évidantes entre les TOC et la dépression : indécision, dévalorisation ; font partie des 2 tableaux cliniques.

 

·         TOC et troubles psychotiques :

Il faut faire la distinction entre délire / obsession.

Parfois chez un sujet jeune, un début de schizophrénie s’accompagne d’importantes formations obsessionnelles, liées notamment aux préoccupations corporelles.

La survenue non rare d’épisodes psychotiques brefs, au cours de la névrose obsessionnelle.

 

Le traitement :

a)       chimiothérapie par anti dépresseur :

-          anafranil* à posologie élevée (75 à 300 mg)

-          Les IRSR : Prozac*, Floxifral*, Deroxat*

 

b)       psychothérapie :

-          Les thérapies comportementales : exposition in vivo ou implosion (flooding) ou immersion

-          Les thérapies cognitives agissent sur les distorsions cognitives de l’obsédé.