PANCREATITE CHRONIQUE

 

 

I) Introduction et définition :

C’est une sclérose progressive du parenchyme pancréatique. Sur cette évolution chronique peuvent se greffer des poussées aiguës de pancréatite oedémateuse ou nécrotique.

La PC peut éventuellement se calcifier surtout en cas de PC alcoolique. L’alcoolisme chronique est l’étiologie dominante de cette pathologie.

Les crises douloureuses, répétitives correspondent à des poussées aiguës de la maladie, surviennent surtout au cours des 5 dernières années de la maladie entraînant la destruction de la glande avec apparition d’un déficit sécrétoire endocrine et exocrine (insuline, suc pancréatique).

L’appareil du déficit intervient après 10 ans d’évolution de la maladie.

 

II) Les signes de la pancréatite chronique :

A)      les symptômes :

·         la douleur pancréatique :

Est une douleur de siège épigastrique ou hypocondre droit irradiant dans le dos ou en barre, d’apparition brutale souvent après le repas (copieux, gras et arrosé) car ça nécessite une sécrétion +++ de sucs pancréatiques.

La douleur est intense, il se penche en avant pour calmer, ça dure plusieurs heures et évolue par crise.

·         amaigrissement :

Il s’observe dans 70% des cas. Au début, il est secondaire à la restriction alimentaire liée aux douleurs et à un stade tardif, il correspond à un déséquilibre du diabète et surtout à un défaut de malabsorption des graisses entraînant une diarrhée grasse stéatorrhée.

·         élévation de l’amylasémie et amylasurie :

Celle-ci est utile dans les poussées aiguës, savoir les répéter 3 jours de suite.

 

B)      Comment affirmer le diagnostic de la pancréatite chronique :

·         La découverte de calcification pancréatique à l’ASP ou échographie.

·         A la biologie            *il y a une hyperglycémie (diabète latent ou patent).

*un tubage duodénal avec étude de la sécrétion pancréatique.

*le dosage de la stéatorrhée (taux de graisse dans les selles : normalement inférieur à 5g/24h).

·         A l’échographie recherche des calcifications pancréatiques et modification du volume de la glande, modification de son échogénicité, éventuel faux kyste du pancréas et l’étude du canal de Wirsung.

·         TDM va donner les modifications de la glande, éventuel pseudo kyste du pancréas.

·         IRM est moins fiable.

·         L’écho endoscopique qui a l’avantage d’étudier le pancréas et tout l’arbre biliaire. C’est un examen de choix pour l’étude morphologique du pancréas. Les derniers écho endoscopes permettent de faire des biopsies.

·         Le KT rétrograde est fait pour voir si la sténose du canal de Wirsung soit par compression ou sténose. Et permet dans certains cas de dilater la sténose de Wirsung mais aussi du cholédoque et permet de mettre en place une prothèse biliaire ou pancréatique.

 

C)      L’évolution :

Elle se fait sur plusieurs années, au-delà de 10 ans, les douleurs vont disparaître, la pancréatite va arriver au stade de sclérose, se manifeste par des déficits endocriniens et exocrinien.

Avant ce stade il y a le stade des douleurs, le stade des complications (faux kystes) ou apparition d’épanchement.

 

III) Le traitement :

·         Le 1° traitement c’est l’arrêt de l’intoxication alcoolique.

·         Les antalgiques, très utiles dans les épisodes aigus (des plus faibles au plus fort), souvent soulagé par l'aspirine ou paracétamol, le stade supérieur c’est le paracétamol codéine pour arriver parfois aux morphiniques.

·         Traitement de l’insuffisance pancréatique :

*traitement du diabète souvent difficile à équilibrer car la sécrétion est mauvaise, différent du diabète par manque de récepteur.

*traitement de l’insuffisance pancréatique externe par administration d’extrait pancréatique comme le Créon*, pancrélase*.

·         thérapeutique endoscopique :

*dilatation de la voie biliaire ou du Wirsung.

*mise en place de prothèse biliaire ou pancréatique (dans le canal).

*drainage d’un kyste par voie endoscopique ou drainage par aspiration par voie externe par écho guidage.

·         traitement chirurgical dont les indications sont de plus en plus rares :

On peut faire :   *des anastomoses Wirsungo jéjunales

                        *des anastomoses bilio jéjunales.

On peut faire des dérivations et traiter de faux kystes. Possibilité de faire une pancréatectomie céphalique (la tête), plus dérivation des voies biliaires et pancréatique vers le jéjunum.

Les décès sont fréquents.

 

IV) Le rôle infirmier lors de poussée aiguë de pancréatite chronique :

·         Laisser le patient à jeun.

·         Le mettre en aspiration digestive

·         Poser une perf de sérum G 5% contenant des électrolytes

·         Injecter des antalgiques

·         Noter sur une feuille de surveillance : pouls, TA, T°, diurèse, évolution de la douleur, évolution de la diarrhée.

·         Pratiquer régulièrement des examens biologiques (amylasémie, amylasurie, pour juger de l’évolution de la maladie).

·         Ne ré-alimenter le patient que si les taux amylasurie, amylasémie sont revenus à la normales.

·         Le régime sera sans graisse stricte.

·         Participer à la prise en charge du malade concernant l’alcoolisme.