SOINS INFIRMIERS EN CHIRURGIE VASCULAIRE

 

Définition :

Artérite : c’est la maladie des artères due à des plaques d’athérome provoquant une sténose, c’est à dire l’oblitération des artères ce qui entraîne une chute O² des tissus jusqu’à la nécrose.

3 signes majeurs :

            *claudication intermittente (PM diminué par la douleur).

            *douleur, le patient est obligé de dormir hors du lit ce qui entraîne un œdème car stase

            *troubles trophiques car la circulation artérielle est gênée ce qui entraîne une altération des tissus dont ulcération et nécrose (gangrène).

 

Facteurs de risques :

            *le tabac (par le dépôt de nicotine sur les parois artérielles

            *le diabète (qui doit être traité rigoureusement pour éviter les gangrènes soudaines)

            *l’obésité (qui aggrave l’état des artères)

            *le cholestérol (qui diminue l’élasticité des artères)

            *HTA (qui altère les parois des artères)

            *le manque d’hygiène surtout au niveau des pieds (une blessure peut vite dégénérer)

            *la sédentarité (l’activité physique active la circulation sanguine)

 

Anévrisme : tuméfaction produite sur le trajet d’une artère par la dilatation des membranes ;

Endartériectomie : intervention consistant à ouvrir l’artère en regard de la zone pathologique et à enlever le séquestre athéromateux.

Patch : pièce le plus souvent veineux, cousue à la paroi d’une artère pour en augmenter le calibre.

Pontage : opération destinée à rétablir la circulation en aval d’une oblitération limitée. Elle utilise un greffon anastomosé à l’artère au-dessus et en dessous qui se trouve ainsi contournée par le flux sanguin.

Greffe veineuse : consiste à court circuiter les lésions d’une artère en réalisant un pontage avec une veine (saphène interne).

 

Les soins préopératoires :

Une bonne réparation commence par l’accueil du patient. Expliquer le déroulement de son hospitalisation, le sécurise et permet ainsi une meilleure coopération.

Les patients ne sont pas souvent conscient des risques et des obligations de surveillance après.

            *la veille : bilan sanguin, NF, plaquettes, temps de saignements, TP, TCK, ionogramme et créatinine.

Pour les strippings chez les personnes jeunes, l’interrogatoire en consultation anesthésique peut diminuer, voir même éviter un bilan sanguin.

ECG (si + de 40 ans) et RP (si + de 40 ans)

Agglutinines irrégulières (sauf pour le stripping), commande de sang selon NF et avis de l’anesthésiste.

 

Le jour de l’intervention :

Préparation locale : *le matin ou la veille selon le lieu

                                    *prémédication

                                    *rasage large selon les consignes du chirurgien

                                    *bain à la bétadine.

Préparation de la chambre :

            *scope, tensiomètre, saturomètre

            *lit : pieds surélevés

            *matériel O²

            *pied à sérum

            *bocal à urine

            *module de pression (pour les carotides)

            *sac de sable pour les scarpas (aile des hanches) (pontage et dilatation, pour éviter l’hématome)

            *feuille de surveillance.

 

Soins infirmiers chez un patient opéré de la carotide : (post opératoire) :

J 0 :      *TA +++, éviter les poussées HTA car risque de lâchage des sutures, souvent mis en traitement hypotenseur pour la maintenir inférieur à 15.

            *FC, saturation O², respiration, cyanose

            *conscience, réveil, signes neurologiques (car des petits nerfs sont touchés mais ça régresse)

            *mobilité du membre inférieur et supérieur (côté opposé)

            *pansement, redon (si hématome URGENCE, prévenir le chirurgien, prévoir ablation, agrafes et fils).

            *surveillance biologique, TCK dès le retour du bloc et communiquer le résultat au chirurgien qui en fonction adaptera le traitement anticoagulant. Le patient peut faire un AVC en post opératoire (si un thrombus migre).

 

J1 :       *toilette, soins de nursing car ne peuvent pas se lever pendant 48 h.

            *ablation du redon s’il n’y a pas de saignement important.

            *prise de la TA 4 fois / jour, ainsi que la surveillance de la mobilité des membres (cette surveillance s‘effectue durant tout le séjour).

 

J2 :       *premier levé

            *toilette au lavabo

 

J3 :       *si agrafes les desserrer, l’ablation définitive des agrafes ou du fil se fait le jour du départ au 6° jour.

 

Pontage du membre inférieur : même surveillance  pour les membres supérieurs

J 0 :      *TA, FC, Saturation O²

            *surveillance de la rachianesthésie car souvent du à l’âge du patient il est pratiqué une rachis

            *sensibilité et motricité des membres inférieurs

            *absence de globe urinaire

            *absence de céphalées.

Surveillance du pontage :            *pansement, plaie et redon

                                                *surveiller la bonne perméabilité du pontage (coloration du membre, inférieur, chaleur, bonne perception des pouls distaux)

                                                *surveillance biologique : TCK à faire dès le retour du bloc et à communiquer au chirurgien pour qu’il instaure un traitement anticoagulant.

 

J1 :       *toilette au lit, soins de nursing

            *pansement : ablation des redons, pas de lever, contrôle TCK sur prescription médicale (alimentation normale).

 

J2 :       *premier lever, toilette au lavabo, possibilité d’œdème aux membres inférieurs, mais c’est normal.

 

J3 :            *pansement à l’air.

 

J 8 à 10 : ablation des fils si la cicatrice est bonne.

Durant tout le séjour, il faudra surveiller le pouls, l’aspect et la chaleur du membre inférieur, plusieurs fois / jour, maintenir un traitement anticoagulant satisfaisant.

Si le pontage se bouche :

            *les signes : pieds froids, douleur intense, jambe blanche, c’est une urgence, alerter immédiatement. Dans ce cas il faut faire un fogarty.

 

 

Dilatation :

La dilatation d’une artère quand le pontage n’est pas nécessaire ;

Même surveillance à J0, J1, J2, J3, sortie à J4, même surveillance biologique et médicale.

 

 

Sympathectomie lombaire :

Résection d’une chaîne sympathique.

Intervention qui consiste en la résection plus ou moins importante d’une chaîne sympathique. Le système sympathique est une formation nerveuse destinée à régler la vie végétative (fonctionnement des viscères) en fonction des différents besoins. Sur le plan artériel, il établit une fonction de vasoconstriction.

La sympathectomie lombaire permet d’améliorer la circulation en supprimant la vasoconstriction qui entraîne une dilatation des artères qui entraîne le réchauffement du membre inférieur du côté interventionnel.

Idem pour la surveillance J0, J1, J2… prendre en compte la douleur du patient car c’est une intervention douloureuse et surveillance de la chaleur du membre inférieur.

Sortie vers le 6° jour. Les malades peuvent se plaindre au niveau abdominal de douleurs, c’est normal donc prescription antalgique.

 

 

STRIPPING OU EVEINAGE :

J0 : idem plus surveillance des bandes (desserrer si besoin), extrémités froides, gonflées, traitement anticoagulant.

Premier levé le jour même et sortie le lendemain.

Conseil à domicile :

·         conserver les bandages jour et nuit jusqu’à ce que les points soient enlevés

·         lever et marche conseillée pour activer la circulation veineuse profonde

·         savoir se reposer 2 à 4 séances / 24h

·         si la bande serre trop, enlever et réappliquer correctement

·         des larges bleus sont habituels, résorbé en 2 à 3 semaines

·         points enlever vers le 8° jour, puis enlever les bandes la nuit et remettre une bande du pied au genou pendant 15 jours

·         douche à partir du 10° jour si la cicatrisation est parfaite

·         attendre la guérison pour conduire

·         en cas d’induration complète, une pommade anti inflammatoire est prescrite

·         En cas d’hématome, d’inflammation ou une mauvaise cicatrisation revoir le chirurgien.

 

 

SOINS INFIRMIERS A UNE PERSONNE AMPUTEE :

 

I)                     avant de prendre une décision thérapeutique :

·         prendre en compte le contexte vasculaire

·         son âge

·         antécédents médicaux et chirurgicaux

·         condition d’environnement (famille si alité…)

·         rassurer

·         faire un interrogatoire pour évaluer les symptômes, le siège des plaies et la douleur

·         faire attention à l’installation, prévoir un arceau, un matelas anti escarres et faire des PE

·         Faire les différents bilans : biologiques, cardiaques, respiratoires.

·         Prendre la TA, le pouls

·         Faire un examen bactériologique si prescription

·         Souvent une artérioscopie est programmée.

La décision thérapeutique peut-être de 2 ordres :

·         Chirurgie restauratrice : pontage

·         Amputation si échec pontage.

Préparation pré opératoire :

Accueil du patient :       *calmer son angoisse

                                    *présenter le service

                                    *respecter le souhait du patient

                                    *informer

                                    *préparer le dossier médical

                                    *préparer des champs opératoires.

Soins post opératoires :

·         veiller à la bonne position du moignon

·         Refaire le pansement 48h après.

Evolution de la plaie :

·         phase de détersion (élimination des éléments nécrotiques)

·         Phase de granulation (bourgeon : signe de revascularisation)

·         Phase d’éperdinisation.

Lutter contre la douleur :

·         bien installer

·         traitement contre la douleur avant le change des pansements

·         Le moignon peut-être douloureux car mal capitonné ou infecté, membre fantôme, la sympathectomie peut aider à enlever des douleurs lancinantes.

Lutter contre l’infection :

·         pansement fait tous les 2 jours

·         avec asepsie

·         Traitement ATB si infection (antibiogramme fait).

Consignes particulières :

·         position du moignon

·         pas de compresses bétadinées car quand elles sèchent cela colle

·         régime riche en protides

·         pas mettre de sparadrap

·         Démarrage de la rééducation pour la station debout, puis centre de rééducation pour un appareillage rapide.

·         Prise en charge psychologique rapidement et +++

·         Il y a un deuil à faire du membre absent

·         Altération du bien être

·         Angoisse du retour à domicile

·         Perturbation de l’image corporelle

·         Il faut encourager, écouter, respecter.

 

L’éducation du patient artéritique :

Il y a un risque de récidive si le patient ne fait pas attention. Le patient devra être capable de signaler si apparitions de douleurs, manifestations d’aggravations (cyanose, froideur, gonflement, perte de pouls pédieux).

·         il ne devra plus fumer

·         surveiller son régime

·         marcher régulièrement tous les jours

·         Maintenir les pieds en parfait état (bain de pieds, chaussures larges…), à la moindre plaie, consulter.